A la fin du XIIème siècle, vivaient un meunier aisé et sa famille. Sa fille, Yolande, était une merveille de beauté. Enfant, on l'envoyait garder les moutons dans la lande. Quand elle eut seize ans, ses parents la trouvèrent quelque peu songeuse ...
    Guillaume-Arnaud de Pompéjac reçut du roi d'Angleterre le droit de construire le château du Battant. Il s'adonna à la chasse dans la contrée, en compagnie de son fils Philibert. Un jour, ils virent l'éblouissante Yolande à la petite fontaine du Bardon. Philibert n'eut désormais de cesse que son père demanda au meunier la main de sa fille.
    Yolande voulut attendre, mais elle dut finir par avouer qu'elle avait donné son coeur à un autre chasseur, Gontran-Hildebert du Boscage. Terriblement jaloux, Philibert organisa une battue à laquelle Gontran-Hildebert fut convié. La chasse fut perturbée par une charge de sangliers. Dans la confusion, un des chasseurs resta lucide, et un autre reçut une flèche... A sa demande, on transporta le blessé à la fontaine du Bardon où Yolande reconnut son chevalier. En pleurs, elle alla mouiller son foulard pour panser le blessé et alors jaillit de la petite source du Bardon, une eau fraîche et limpide. Gontran-Hildebert mourut et après des semaines de douleur, Yolande dut se soumettre à la volonté du seigneur et se marier avec Philibert de Pompéjac.
    Il y eut une grande fête et quand Philibert rejoignit Yolande dans la chambre nuptiale, ce fut pour la voir se jeter par la fenêtre, sur les rochers en contrebas, et disparaître dans le Ciron. Au matin, Philibert mit le feu au château et se jeta à son tour dans le vide.
    Durant des siècles, la source du Bardon continua à prodiguer une eau fraîche et pure comme le visage de la bergère, et limpide comme son coeur.

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